Archive | janvier, 2011

FERIA D’ARLES 2011 : Une programmation incontestable

31 Jan

A l’heure où la Corrida partout se voit contestée, y compris dans son berceau historique où une chaîne nationale espagnole a décidé de ne plus retransmettre les corridas (pour de fumeuses raisons de protection de l’enfance) et où la Catalogne politique veut fermer son arène historique, s’imaginant -à tort- par ce biais affirmer une revendication indépendantiste que nul ne songe à lui contester, nous réaffirmons notre soutien sans faille à cet art puissant, cathartique, vital enfin, qui nous questionne et nous oblige, nous transforme et nous repense. Voici le programme de la prochaine Feria d’Arles par la présentation qu’en font ses organisateurs :

GRANDES FIGURAS ET GANADERIAS PRESTIGIEUSES

Une nouvelle fois, à l’occasion de cette nouvelle temporada, vont se cotoyer à Arles grandes figuras et ganaderias prestigieuses afin de répondre aux souhaits des aficions multiples qui remplissent l’amphithéâtre.

En 2011, El Juli, incontestable numéro un mondial, viendra deux fois de même que Juan Bautista, triomphateur de la temporada passée. Viendront aussi l’artiste incomparable Morante en septembre, et José Mari Manzanares pour Pâques. La nouveauté sera la présence d’El Fandi, leader du classement depuis trois ans, banderillero d’anthologie et compétiteur inlassable. Seront également présents Juan Mora, grande révélation de l’automne madrilène et Victor Puerto que Madrid a relancé aussi, deux vétérans qui sont à l’orée d’une nouvelle étape flamboyante, ainsi que Matias Tejela, triomphateur en 2010 à Arles. D’autres toreros ont mérité leur inclusion dans la feria pascale en raison de leurs triomphes : le mexicain Israël Tellez, magnifique lors de la feria du Riz, Miguel Abellan, auteur d’une des meilleures faenas à Madrid l’an passé. Fidèle à son engagement auprès des professionnels français, l’empresa offrira en outre à l’arlésien Tomasito une alternative de luxe. Et puis, après deux années d’absence, El Fundi fera son retour face à la mythique ganaderia de Miura pour écrire un nouvel épisode de la légende. Il sera accompagné par deux jeunes toreros à l’avenir prometteur : l’arlésien Mehdi Savalli et Alberto Aguilar. Enfin, lors de la novillada piquée, un nouvel espoir arlésien fera ses débuts, Juan Leal. Et bien sûr, pour la traditionnelle corrida de rejones du lundi, entre Pablo Hermoso de Mendoza et Diego Ventura le choc est garanti.

Avec les toros de Miura, ceux de FuenteYmbro et du Scamandre apporteront la touche torista de cette feria, tandis que Nuñez del Cuvillo, sacré meilleure ganaderia européenne l’an passé et Garcigrande qui triompha en 2010 seront présents. Les novillos de Patrick Laugier et de Tierra d’Oc complèteront une programmation qui fait la part belle aux ganaderos français.

Enfin, 2011 étant l’année du Mexique en France, l’espace Toro et le village des arènes seront le théâtre d’animations spécifiques autour de la culture de ce pays. Un matador et deux novilleros mexicains participeront en outre à la feria, tandis que deux élèves de l’école taurine d’Arles se présenteront au Mexique.

Si les rêves qui ont présidé à l’élaboration de cette programmation se matérialisent dans l’arène, c’est une feria qui fera date que nous vous invitons à partager dans cet esprit de convivialité qui est le parfait reflet de notre culture.

Luc & Marc Jalabert

Le programme complet sur le site des Arènes d’Arles

LA CUISINE GITANE : Tres sardinas

30 Jan

Franchement, c’est pas tous les jours qu’on s’amuse. Le papier de La Mie sur les tables d’Avignon m’a beaucoup fait rire, même s’il est un petit peu exagéré : dans l’ensemble, elle a pas tort, La Mie, à Avignon la cuisine des restos est snob et suréaluée… Prétentieuse, réservée à une « élite » de friqués et de quelques bobos qui s’imaginent y retrouver le « terroir » et autres conneries vendeuses. En réalité, tout simplement ordinaire, voire médiocre, chère, et sans l’accueil en plus. A 90% d’accord, ma Mie…

Moins prétentieux, ma petite recette d’aujourd’hui (oui, je sais, c’est censé paraître le samedi, mais bon, on a des obligations, nous aussi… 🙂 ), autour de « trois sardines », c’est à dire, en gros, un petit repas simple et amical avec trois fois rien, juste un peu de jus de coude…

Les sardines, c’est un peu le gigot des pauvres… et des Gitans. On en consomme à toute saison -même quand ça ne l’est pas vraiment- c’est bon, et jusqu’à y a pas très longtemps, ça te cassait pas le porte-monnaie. Je dis ça, parce qu’ici, par exemple, aux Halles d’Avignon, les sardines ils les vendent un peu à prix d’or. Mais passons. D’ailleurs, à propos des Halles d’Avignon, je suis plutôt d’accord avec notre délicieuse mairesse (Cf son interview dans Vaucluse-Matin) : Il faut que ça change ! C’est en effet inadmissible que ces halles ferment à 13 h., qu’elles ne soient jamais ouvertes le soir ! Alors, là, Marie-Jo a raison : obligeons-les à ouvrir le vendredi et samedi l’après-midi, jusqu’à 20 h. au moins. Dans d’autres villes, les Halles qui se respectent (Toulouse, Montpellier…) sont ouvertes tous les après-midis jusqu’en soirée. Alors avec le fric que se font les commerçants d’ici (la sardine à 10 euros le kg ! Partout ailleurs, c’est 5), ils peuvent au moins se bouger le cul et faire leur job convenablement, merde !

Revenons à nos sardines : un petit repas je disais, facile à préparer, une ronde de sardines autour de trois façons d’accommoder ce petit poisson, que tu serviras avec des patates à la braise (ou au four), une petite sauce maison, et pour agrémenter l’assiette de tes invités, du hareng à l’huile et des anchois aux piments (faciles à trouver tout prêts dans les épiceries).

Commence par les sardines : Choisis en 5 ou 6 grosses par personnes. Vide-les. Voici les 3 manières de les préparer :

– Marinées à l’orange : la veille de ton repas, ouvre tes sardines, nettoie-les et fais mariner le tout au frigo ou dehors dans un petit saladier (couvert) avec : une orange en tranches fines (avec la peau), deux verres de vin blanc, un jus d’un beau citron, sel et poivre du moulin, une branche de romarin frais, un petit piment oiseau, une dizaine de baies de genièvre, deux feuilles de laurier, une gousse d’ail détaillée…
Le lendemain, une demi-heure avant ton repas : fais fondre doucement à la casserole, dans une cuillère d’huile et deux de miel, les tranches fines d’une orange entière (avec la peau) pendant 15 à 20 minutes à feu doux. Puis fourre le ventre de tes sardines marinées de cette orange confite. Sers-les telles quelles, sans la marinade, mais avec un filet d’huile d’olive vierge sur le dos, ainsi que quelques grains de poivre rouge.

Marinées au piment : extraie tes filets de sardine, lave-les à l’eau froide puis laisse-les mariner une nuit dans : le jus de trois citrons entiers, une cuillère à soupe de vinaigre de xérès, deux feuilles de laurier, une branche de romarin frais, 3 piments verts détaillés, un oignon cru coupé en lamelles fines, une tomate détaillée, deux gousses d’ail frais détaillées, une vingtaine de câpres au vinaigre, 50 grammes de raisins secs, une pincée de gros sel.
Le lendemain, passe la marinade, jette les herbes, mais garde tes raisins secs, tes câpres, ton oignon et ta tomate, et saupoudre-les d’amandes effilées. Sers le tout avec deux belles cuillères d’huile d’olive vierge.

A la diable : Le jour du repas, fais cuire tes sardines entières sur la grille au feu de bois (ou au four), en leur fourrant le ventre de brousse fraîche, de quelques câpres, et d’un filet d’anchois nettoyé et lavé. Enduit-les d’harissa en pâte avant de les passer au feu. C’est un truc de Gitans d’Algérie, un peu piqué sur les recettes Pied-noir du coup, et ça évite à la sardine de puer… la sardine. Quand elles sont prêtes, arrose-les d’un filet d’huile d’olive crue et d’un jus de citron.

La sauce : dans un mortier, écrase deux gousses d’ail frais avec de la coriandre fraîche (ou du persil plat si t’as pas), trois filets d’anchois, et monte ta sauce avec 200 grammes de brousse fraîche, 5 cuillères d’huile d’olive, un jus de citron, sel et poivre.

Sers sur la table tes trois plats de sardines, les harengs et les anchois, la sauce, et deux patates par personne. Régalez-vous.

En vin, choisis un vin de Catalogne un peu charpenté, ou un bon Chusclan d’ici.

Gatonegro

VALERE NOVARINA : Le Repas

30 Jan

THEATRE

Dans Le Repas, Valère Novarina offre à la bouche de ses acteurs de mâcher le monde pour en faire jaillir un autre, puissant et éphémère. La mise en scène de Thomas Quillardet est à découvrir du 19 janvier au 6 février à la Maison de la poésie, à Paris.

Manger le monde. On le comprend vite, ces six personnages loufoques sont là pour ça. « Buvez cette scène ! », clame l’un. « Mangez jusqu’à ce que la vérité nous en sorte », renchérit cet autre. Sorte d’apocalypse par ingurgitation, Le Repas évoque en effet le dernier jour du monde. On serait bien en peine de raconter comment la catastrophe arrive, mais une chose est sûre : ça passe par la bouche.
Du 19 janvier au 6 février, alors qu’au théâtre de l’Odéon s’ouvre un cycle sur l’auteur (avec entre autres la création du Vrai Sang), cette pièce datée de 1996 est à (re)découvrir à la Maison de la poésie, à Paris, dans une mise en scène de Thomas Quillardet.

Méta-pataphysique
« Faites entrer un cortège de phrases ! », clame en maître de cérémonie Jean qui dévore corps. Avec son costume gonflé, Christophe Garcia tient de l’Ubu gentil. Attablé avec La personne creuse, Le mangeur d’ombres et trois autres convives, il s’apprête à déguster « bobelet, changeoize, galgat, roquette, fourque et barny », festin entrecoupé comme il se doit de chansons et de disputes.
Est-on face à une secte ou un salon littéraire d’un nouveau genre ? Chacun y va de son style, qui parée d’une robe de bal, qui vêtu d’un costume-short. Par rebondissements, les acteurs se lancent dans des saynètes dont ils sont les seuls maîtres des règles. Qu’ils décident tout à coup de sortir des proverbes du crâne d’un squelette noir ou de s’entre-condamner à « entrer dans la machine à vapeur », la magie opère.
Car, loin de perdre le spectateur, les mots de Novarina et le jeu des comédiens le portent. Du début à la fin, sa langue pas si farfelue que ça oscille entre méta et pata-physique, et, à force de déconstruction, fait apparaître une nouvelle logique. On comprend mieux alors les mots de l’auteur, qui disait dans sa Lettre aux acteurs écrite en 1974 : « Ce que j’attendais, ce qui me poussait ? Que l’acteur vienne remplir mon texte troué, danser dedans. » Ballet ou sabbat, Le Repas mené par Thomas Quillardet tient autant de l’atelier de décortication du monde que de la ronde festive.

Babel scénique
« Et qu’en pensent les gens ? » Coups d’œil méfiants à la salle et aux deux rangs de spectateurs installés de chaque côté de la scène. S’il n’est pas convié à se manger lui-même, le spectateur du Repas se sent à l’intérieur de la pièce. Salle, balcons, coulisses, tout l’espace est investi par les comédiens. Ceux-ci n’hésitent pas à monter aux étages, d’où Sacha Gattino, compositeur sonore, lance parfois ballon ou avion en papier.
Adaptation pour la scène des premières pages de La Chair de l’homme (1995), la pièce concentre les figures. Ici, six comédiens jouent huit personnages (pas si nombreux comparés aux 3171 de La Chair de l’homme). Mais pas de risque de s’emmêler les pensés pour autant : les rôles sont avant tout des voix, des symboles et des phrases à lancer dans l’espace scénique. Des voix qui s’élèvent en un babil digne de Babel, avec des syllabes qui se croisent et des sons qui se répondent. On ne sait pas s’ils monteront jusqu’à Dieu ou s’ils l’ont déjà dévoré.
Les répliques s’enchaînent, sous un faux air de cour de récré. Le Repas se joue à plusieurs, main dans la main. A Jean-Louis Perrier, qui lui demandait pour Mouvement (1) comment il apprenait ces textes si spéciaux, l’effigie de Novarina qu’était Daniel Znyk répondait : « La mécanique de mémorisation oblige à connaître l’ensemble du déroulé des répliques, parce que ça fait partie de la façon dont va naître le ton juste. (…) Il y a une tessiture, une note, un endroit dans lequel on sent, quand on est acteur, qu’on est juste. » En ce cas, les acteurs de ce Repas sont bien accordés.

Pascaline Vallée / MOUVEMENT / 17/01/2011
Titre original : La faim du monde.

Le Repas, de Valère Novarina, mise en scène de Thomas Quillardet, du 19 janvier au 6 février à la Maison de la poésie, Paris.

1. « La note Novarina », entretien avec Daniel Znyk par Jean-Louis Perrier, in Mouvement nº58 (janvier-mars 2011), actuellement en kiosque et disponible ici.

LE CAIRE EN DIRECT : La rue en mouvement, ce samedi (vidéo)

29 Jan

VIDEO : L’EGYPTE INSURECTIONNELLE

29 Jan


Un best of des manifs depuis le début de l’insurrection égyptienne, posté par un internaute sur You Tube

DEPUIS LE CAIRE : « Aujourd’hui, un peu beaucoup trop calme »

29 Jan

La suite des billets de notre blogueur Caïrote (Cris d’Egypte.), qui continue à écrire malgré les coupures Internet…

Le Caire, 28 janvier 2011. Vous lisez ces quelques mots grâce à ma soeur qui vit à l’étranger et à qui j’ai pu les dicter par téléphone. Je vais faire court. Au Caire, nous sommes privés de SMS et d’Internet depuis 1h00 ce matin. Les rumeurs disent que nous seront également privés de téléphone en cette journée de manifestation à laquelle nous sommes tous appelés à participer. A travers ses canaux habituels le gourvernement nous met en garde avec fermeté contre toute forme illégale de protestation. Comprendre: toute forme de protestation. N’ayant rien d’autre à écouter que la radio nationale, je me suis levé ce matin au son d’un patriotisme d’état : « Egypte je t’aime. Egypte je t’aime » chanté par une voix féminine dégoulinante, suivie d’une voix d’outre-tombe énumérant les consignes du ministère de l’intérieur à destination du peuple.

En ce jour férié, et sans savoir combien nous serons, nous prévoyons à 13h00 de marcher avec les milions d’entre nous qui, avec ou sans manif, descendent de chez eux pour prier.

Sans Internet il sera impossible de relayer l’information. Nous craignons des violences et des provocations à l’abri des caméras et de la presse.

Ce matin, tout est calme. Un peu beaucoup trop calme, et, franchement, j’aime pas beaucoup trop ça.

La suite bientôt, je l’espère.

EXIT(s) : La Mie est musicienne, ce week-end

28 Jan

Oui, et la grande affaire du week-end, c’est le trompettiste Ibrahim Maalouf, ce soir et demain soir à Nîmes (Théâtre Liger). A ne pas rater (cf article).

Musiques : A Avignon, Moriarty (folk folk excellent) samedi 29 à l’Akwaba (Chateauneuf de Gadagne),Paul Lay à l’Ajmi le 30 à 17h. Plus loin, Pablo Moses aux Passagers du Zinc (le 3) et Papet J (le 4) au Cargo d’Arles…

Théâtre : Ce soir, un Road-Movie à bicyclette, au Chêne Noir (20 h.). Le Richard II du dernier festival au Gymnase, le 29 janvier. Que faire, ms Benoit Lambert à La Criée le 1er. Beaucoup de trucs la semaine prochaine : A Sète, Scène Nationale, Sous le Volcan, mis en scène par Guy Cassiers (les 1 et 2 février). A Cavaillon, Scène Nationale, Wajdi Mouawad pour Seuls, du 2 au 4 février. Deux spectacles indispensables. Et un peu plus loin encore le retour de François Michel Pesanti pour A sec, à la Friche (Marseille), du 17 au 24 février : un grand monsieur pour du grand théâtre sans concessions.

Expo : Toujours les Miracles à la Collection Lambert, avant qu’il ne se taille…
Et profitez de l’Eléphant du Palais, avant qu’il ne parte (définitiverment ?) en mai prochain ! Allez, hop, une caresse le long de sa belle et forte trompe accompagnée d’un bisou sur ses grandes oreilles… 🙂

That’s all, folks ! A la semaine prochaine…

La Mie de l’Art