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OFF D’AVIGNON : Greg Germain, les dates du Off et les éléments de langage

22 Oct

L’inénarrable président de la confrérie des loueurs de salles du Off autrement dénommée AF&C, grand ami de Marie-Josée Roig, maire UMP d’Avignon, est remonté. Pensez : les prochaines dates du Off risquent fort de faire perdre une grosse part de recettes aux gentils organisateurs du Off, qui sont aussi les tenanciers de salles qu’ils louent fort lucrativement aux compagnies. Ainsi, les Le Corff, Vantaggioli et autres Raymond Yana verraient leur confortable part de gâteau se réduire comme peau de chagrin avec le passage à 19 jours de recettes au lieu des 24 habituels !

Les pauvres ! Suite à un obscur calcul sur les dates d’entrée en vacances scolaires, Greg Germain, que le ridicule n’a jamais tué, se vautre dans les colonnes bienveillantes d’AVIGNEWS sur cette injustice à lui faite. L’article (paru le 19 octobre, 67 visualisations au bout de 4 jours de mise en ligne !), s’il est peu lu, recèle tout de même son lot de perles, comme toujours avec le célèbre président d’ AF&C.

VERBATIM :
Les cours se terminent le 5 juillet, ce qui complique pour démarrer le 8, il faut bien 5 jours d’installation technique. Les 200 chambres du Crous ne seront pas libres avant, ni les appartements des Avignonnais. Où logeront les artistes ? Si on veut rester dans les clous, il faut débuter au minimum le mardi 10 pour finir le samedi 28 mais avec 19 dates. Si on veut conserver 24 jours en laissant les compagnies s’installer, on débute le 11 ou 12 en débordant jusqu’au 3 ou 4 août ?
Bref, Germain n’est pas content. Cela lui amputerait 5 journées de recettes, notamment pour les fameuses cartes Off qui sont le fond de commerce de l’association AF&C (à but « non lucratif ») et sur lesquelles ils ne reversent RIEN aux théâtres ni aux compagnies…

Chaque année, 90 compagnies s’installent dans les écoles (Pasteur, la Salle, Roseau… le village du Off à l’école Thiers). Là il cite explicitement le type de lieux qui sont régis par ses amis directs membres du bureau d’AF&C : Bernard Le Corff, (Collège de la salle) Raymond Yana (Espace Roseau) : effectivement, doivent pas être contents, les potes ! Quelques dizaines de milliers d’euros en moins dans leurs poches, pensez !

45 000 abonnés (à la carte Off). Eh oui ! Si on l’avait oublié, l’organisation du OFF est une juteuse affaire : presque 600 000 euros qui entrent dans les caisses de Greg et de ses amis, sur le dos des salles et des artistes…

6 000 artistes qui se posent au Off achètent un tee-shirt ou une culotte, c’est une étude vérifiée. Vérifiée comme tous les chiffres que répand le président d’AF&C… Et donc, si les artistes achètent une culotte, c’est bon pour le commerce et donc pour le OFF ! On jugera de la qualité de l’argument…

Tous les partenaires directs et indirects, dont les associations de commerçants, devront communiquer sur ce débordement. Ça n’a l’air de rien mais c’est beaucoup de jus de cerveau pour que ça se passe le mieux possible.
Après les petites culottes, le Jus de Cerveau ! Greg Germain est un poète.

Et pour finir en beauté : Avignon est un marché, n’en faisons pas un tabou. Cela, on l’avait remarqué, cher Greg Germain. surtout pour vous d’ailleurs et vos amis d’AF&C…

Certainement pas pour les compagnies qui investissent 30 000 euros en moyenne et qui repartent la queue entre les jambes et les caisses vides, à cause de « l’organisation » incompétente du OFF, la gestion calamiteuse (mais pas pour tous) d’AF&C, et l’image artistique exécrable qu’a désormais ce festival, grâce à vos amis, M. Germain, du Paris, du Capitole et autres salles de bas étage, véritables lupanars de la « création » théâtrale.

Angelina Vivaldi

PRESSE LOCALE. Le nouvel AVIGNEWS est né : lissage et neutralité « bienveillante » au rendez-vous !

4 Mar

Décidément, la presse locale avignonnaise fait sa révolution. Après le quotidien LA PROVENCE, qui, associé à l’éthique groupe Bolloré, a accouché tout récemment d’un petit gratuit « Avignon direct plus » superbement inutile, voici qu’AVIGNEWS, groupe Le Dauphiné Libéré, relooke son site, en modifiant au passage son titre même, le transformant en « AviCityLocalNews » : la simplicité au service de l’évidence.

On ne sait si Noëlle Réal, la « coordinatrice éditoriale » du titre, est à l’aise dans ses tous nouveaux baskets. Quoiqu’il en soit, le petit nouveau (je parle du site) a pris le pli « professionnel » des journaux en ligne : maquette passe-partout, chemin de fer au « carré », pubs toujours aussi invasives (mais il faut bien bouffer)… Bref, la panoplie parfaite du petit qui se la joue grand.

En revanche, ce qu’il faut remarquer -et ce que nous n’avons pas manqué de faire, mauvais esprit que nous sommes- c’est le nouveau « comptage » des vues d’articles. Là où précédemment, le compteur affichait des scores hallucinants (du style 1265 vues pour un papier publié le matin même !), le site désormais semble s’en tenir à un affichage beaucoup plus réaliste. Soit, par exemple, 67 vues pour un article mis en ligne la veille… Une rectification bien plus conforme à l’éthique journalistique, quoi. Félicitons-en les.

Un autre truc qui a bougé est la modération des commentaires. Dorénavant, les cohortes de fachos et autres malveillants dont les interventions nauséabondes hantaient le site jusqu’alors (cf notre papier), vont devoir s’identifier avec une adresse mail valide. Ce qui ne les empêchera pas de se rouler dans la fange, mais au moins peut-être calmera momentanément leurs ardeurs. Peut-être…

Enfin, pour le fond, notons que le gratuit hebdomadaire s’illustre toujours par la couverture immodérée de l’exploit sportif local. L’ACA, ce serpent de mer fort dispendieux pour nos bourses de contribuables, s’y taillant la part belle. Les politiques locaux aussi, surtout ceux de la majorité. Mais bon, Avignews fait partie du même groupe que Vaucluse-Matin (auquel il essaie néanmoins de tailler des croupières, comprenne qui pourra !), alors…

Souhaitons-leur donc « bon vent et bonne mer », pour paraphraser notre démise MAM à Alain Juppé lors de la passation de pouvoirs au Quai d’Orsay. De quoi en tout cas aborder l’année électorale qui vient avec un média apte à se confronter au bulldozer Bolloré/La Provence, un truc de pot de terre contre le pot de fer… Mais, ça, c’est une autre histoire…

Angelina Vivaldi

« DIRECT AVIGNON PLUS » : Le quotidien La Provence complice du dictateur Gbagbo ?

26 Fév

LE COUTEAU DANS L’OS

L’alliance contre-nature du quotidien régional la Provence avec les gratuits du groupe Bolloré pose question. A Avignon, un petit nouveau La Provence/Bolloré est né récemment : Avignon Direct Plus. Comment le quotidien La Provence peut-il s’accomoder des accointances du groupe Bolloré avec le dictateur Laurent Gbagbo, dont Bolloré et son quotidien Direct Matin soutiennent sans ambiguïté la « présidence » usurpée ? En illustration, l’article suivant paru sur le site Afrik.com le 11 février dernier :
(Antonio Sanz)

Vincent Bolloré et Laurent Gbagbo : je t’aime, moi non plus

Le journal gratuit Direct Matin du groupe Bolloré s’est illustré dans la crise ivoirienne par son soutien discret à Laurent Gbagbo, dont la réélection est contestée par la communauté internationale. Le conglomérat de Vincent Bolloré s’était déjà investi bien au-delà dans la campagne du candidat à la présidentielle ivoirienne, mais se défend aujourd’hui de façon équivoque de l’avoir soutenu sans réserve.

On ne trouve qu’un seul média français pour soutenir, discrètement, Laurent Gbagbo. A la faveur de la crise ivoirienne, on retrouve en effet, dans les pages de Direct Matin (ex-Matin Plus), l’influence du Vincent Bolloré qui se vantait fin 2007 dans Télérama d’avoir « le contrôle de l’éditorial » sur les médias de son groupe. On pensait l’homme d’affaire rangé depuis quelques années de la trop voyante communication pour les intérêts africains de son conglomérat, converti à une plus discrète « diplomatie d’influence ». Il était même devenu difficile de trouver la moindre brève sur l’Afrique dans son gratuit Direct Matin (1,3 million d’exemplaires) ou la moindre évocation du continent sur sa chaîne Direct8 (2,4% de parts de marché). Puis la réélection de Laurent Gbagbo a été remise en cause par la communauté internationale, et la main du grand patron s’est de nouveau fait sentir…

Publi-rédactionnel
La fausse neutralité de la ligne éditoriale de Direct matin ne saurait tromper le lecteur attentif : le titre défend les intérêts du groupe et les idées du grand chef. Quand l’association Acrimed constate que le gratuit sert le couvert d’un dirigeant ivoirien en mal de rééelection, on est donc presque dans la normalité. Avec l’air de ne pas y toucher et sans non plus y consacrer trop de place, le quotidien gratuit positionne de fait Laurent Gbagbo et Alassane Outtara sur un pied d’égalité, « oublie » certaines informations défavorables à Gbagbo, quand il ne met pas directement son rival en accusation : « La main tendue de Gbagbo rejetée par Ouattara », peut-on ainsi lire en une de l’édition du 5 janvier.

Gbagbo n’est pas pour autant le premier à profiter d’une couverture médiatique en sa faveur de la part du groupe Bolloré. Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Paul Biya (Cameroun) ou Nelson Mandela [1] (Afrique du Sud) l’avaient précédé, avec rien de moins à l’époque que la une de Direct Matin, accompagnée à chaque fois d’un article dithyrambique tablant sur l’ignorance du lectorat quant à la réalité de la situation sur place.

Nous sommes en 2007 et Vincent Bolloré n’hésite pas alors à utiliser ses médias pour flatter l’ego des chefs d’Etat africains avec qui il souhaite commercer. Sur Direct 8, Abdoulaye Wade se voit ainsi offrir une seconde tribune, dans l’émission « Paroles d’Afrique » animée par un ancien ministre de la Coopération, alors vice-président du groupe Bolloré, Michel Roussin. Au même moment ont lieu d’intenses négociations pour le contrôle du port de Dakar, un marché sénégalais finalement emporté par Dubai Ports malgré les efforts déployés. Parmi les invités de la chaîne, se trouvent également Denis Sassou Nguesso (Congo) et feu Omar Bongo (Gabon).

Presse Bolloré : l’éloge des présidents africains
Communication clé en main. Pourtant, le retour de Direct Matin à la propagande africaine de Vincent Bolloré détonne. Bien sûr, le port d’Abidjan (Côte d’Ivoire) est le plus important exploité par le groupe sur le continent. Mais on avait pu constater depuis trois ans une « accalmie ». Les bonnes relations tendaient à être entretenues par des voies plus discrètes. Parmi ces dispositions moins visibles, Laurent Gbagbo a ainsi pu profiter, durant sa campagne, des conseils de Stéphane Fouks, a tête de l’agence de communication Euro RSCG (groupe Havas, contrôlé par Bolloré), et peut-être même d’un peu plus encore. Selon Le Parisien du 4 janvier, Nicolas Sarkozy lui-même se serait ému d’une série de sondages aux résultats très favorables à Gbagbo, commandés par Euro RSCG à l’institut TNS Sofrès. Patricia Balme (PB International), conseillère d’Alassane Ouattara, accuse alors directement, dans les pages du quotidien : « Les conseillers de Stéphane Fouks ont juré à Gbagbo qu’il gagnerait facilement l’élection. Ils l’ont mis dans une disposition d’esprit telle qu’il ne s’attendait pas à perdre. C’est une des raisons pour lesquelles il s’accroche à son poste. »

Pourquoi ce soutien au candidat Gbagbo ? « Parce que Vincent Bolloré a des intérêts dans toute l’Afrique », répond sans détour Jacques Séguéla, vice-président d’Havas, interrogé en décembre dans l’émission « Question d’info » (LCP/AFP/France Info). « Il a conseillé Gbagbo de longue date », ajoute-t-il, même si « toute collaboration a été instantanément stoppée dès les premiers incidents [2] ». Un revirement expliqué par une exigence « démocratique » d’Havas, explique-t-il.

Mais on ne saurait penser qu’il s’agit là d’un simple service d’une entreprise à son client. « Ca ne rapporte rien », concède Séguéla. Du moins rien de direct, mais assez pour que la « diplomatie d’influence » continue dans Direct Matin. De plus, Stéphane Fouks est également conseiller pour Paul Biya (Cameroun) et Ali Bongo (Gabon) selon La Lettre du continent, des présidents peu soupçonnés d’être de grands démocrates.

Cette opération de séduction ne se limite pas non plus à la simple aide à la communication, puisque Bolloré finance par exemple – pour un montant officiellement modique – la fondation de l’épouse du président camerounais, Chantal Biya. Un engagement intéressé ? Non, selon le directeur général de Bolloré Africa Logistics (BAL), Dominique Lafont (interrogé par Rue89 en décembre 2009), uniquement parce qu’elle « œuvre très sincèrement contre certaines pandémies et pour l’enfance », avec « des résultats positifs ». Le fait que BAL soit entre autres concessionnaire au Cameroun du port de Douala n’a probablement rien à voir.

11 février 2011 / Denis Carlier / Afrik.com

LE WEB DE LA HAINE : Avignews.com, le site sur lequel vous pouvez vous lâcher

14 Fév

Le billet d’Angelina

Vous connaissiez certainement la feuille hebdomadaire et gratuite éditée par le groupe Dauphiné Libéré, dédiée aux « événements » qui marquent la vie avignonnaise, diffusée à 25 000 exemplaires sur les trottoirs de la ville. Mais avez-vous eu la curiosité de vous pencher sur l’avatar web du titre, à savoir ce site éponyme, véritable tribune ouverte à l’expression des haines ordinaires ?

Vous allez adorer. Particulièrement le fil des commentaires, que les lecteurs d’Avignews.com, en « citoyens » bons Français et orduriers anonymes, ne manquent pas d’abonder chaque jour. Quelques perles, entre autres : « Il est tout simplement impossible de se promener le samedi rue de la république sans se faire emm*rder par des hordes de petites racailles », signé d’un internaute courageux à propos de « l’insécurité » avignonnaise, cheval de bataille de la mairesse et par voie de conséquence de la presse locale, dont les régies publicitaires ont grandement besoin des subsides publics. Ou encore, au sujet de la révolution égyptienne : « cela ne nous regarde pas restons chez nous et eux chez eux »…

Ces « commentaires » ouverts et (très) peu « modérés » ont une vertu : dresser le portrait sociologique et politique du lectorat ordinaire d’Avignews, soit un parfait ramassis de fachos tendance UMP dure, quand ce n’est pas carrément FN. De quoi livrer un bel instantanné de l’électorat de madame Roig et de ses aficionados, auxquels Avignews doit certainement sa « notoriété ».

C’est qu’en laissant fleurir ce type de commentaires nauséabonds, racistes et haineux, tout simplement insupportables, le site s’imagine peut-être se faire la « vitrine » objective de ses concitoyens. Au delà du fait qu’il est pénalement passible de poursuites, pour ne pas modérer ces propos de lecteurs comme la loi l’y oblige, Avignews.com, plus gravement, manque à ses devoirs déontologiques. En effet, journalistiquement parlant, Avignews.com ne fait pas son boulot, lorsque, exemple récent, il publie ces assertions d’internautes, fausses factuellement et tout bonnement ordurières, au sujet du dernier coup de gueule de Gelas :

« Heureusement que la Ville ne cède pas au chantage de M. Gélas !
Aucun contrôle sérieux et efficace n’est fait sur les subventions faramineuses que reçoit ce théâtre…
Ou va l’argent ?
Ce théâtre est quasiment fermé tous les jours de l’année… »
Ou encore :
« ..nous Gérard on fait mieux que toi !
On réussi à pomper 60 millions d’euros d’argent PUBLIC pour se les répartir entre nos 10 potes bobos créateurs de pièces fumeuses…de plus, notre Festival d’Avignon, car on a fait main basse dessus, est tout sauf du théâtre qui s’adresse au plus grand, populaire…au contraire on s’adresse qu’à des gens qui nous comprennent càd à une centaine de milliers de bobos qui se masturbent sur des formes esthétiques…
Tu vois en la matière tu es encore novice !
Courage, avec de la persévérance, tu réussiras à pomper 1 million d’euros de sub…!
Bises
Vincent B.
vincent baudriller »
Signé donc d’un internaute usurpateur d’identité…*

Ceci et tant d’autres exemples innombrables de cette logorrhée fascizoïde qui pollue les « papiers » de ce journal en ligne, illustrant parfaitement le laisser-faire si peu journalistique d’Avignews.com, dont le respect élémentaire des règles de la profession devrait passer au minimum par le rétablissement des faits erronés. Et encore, nous n’évoquons pas la vigilance indispensable qui devrait être leur quant aux diffamations, usurpations d’identités et malveillances de tous ordres.

Sans bien sûr parler de la responsabilité pénale des administrateurs du site. Rappelons que les sites internet -surtout lorsqu’ils s’affichent « d’information »- sont soumis aux mêmes obligations légales pour l’ensemble de leurs contenus -commentaires y compris- comme toute publication, imprimée, radiodiffusée, ou en ligne.

De quoi annoncer de beaux orages en perspective pour la rédaction d’Avignews, si, d’aventure, un ou une des mis en cause s’enhardissait légitimement à les traîner devant les tribunaux. 😉

Angelina Vivaldi

*Actualisation du 15 février : il semblerait que quelques heures après la publication de cet article, le papier incriminé consacré à Gelas et ses 15000 euros ait disparu du site d’Avignews.com. Et donc les commentaires afférents, dont nous vous donnions quelques extraits… Curieuse manipulation, qui, en supprimant l’objet du « délit », aurait pour fonction d’araser la polémique ? Belle réactivité, en tout cas :)…
Pour ce qui concerne la modération du fil de commentaires, la rédaction d’Avignews.com affirme que son système sera modifié le 2 mars prochain, avec la mise en place d’un « filtre » plus conforme à l’éthique journalistique. Nous en prenons acte.

« DIRECT AVIGNON » : La presse locale en flagrant délit d’appétit…

7 Fév

LE BILLET D’ANGELINA

Et de cinq ! Ce matin, La Provence -qui pour le coup avance un peu « masquée » elle-aussi :)- nous sort son arme atomique, censée « faire venir les jeunes à la lecture ». Un ovni, donc, héritier tardif du tout-gratuit « informationnel » des années 2000, sobrement intitulé « Direct Avignon plus ».

De cinq, puisque, effectivement, notre minuscule village qui n’a rien de global, peut néanmoins se targuer d’être arrosé en continu d’une « information » provenant -jusqu’à ce matin- de pas moins de 4 quotidiens régionaux ! Dans l’ordre de leur fréquentation, La Provence, donc, puis Vaucluse-Matin (groupe Dauphiné), La Marseillaise et enfin ce Midi-Libre qui n’hésite pas -proximité riveraine oblige- à empiéter les terres vauclusiennes depuis fort longtemps déjà. Rendez-vous compte un peu de votre chance, heureux lecteurs d’une ville d’à peine 92000 habitants !

Nous avions déjà eu droit à l’offensive du groupe Le Dauphiné Libéré avec son Avignews gratos et hebdomadaire, dont les feuilles savoureuses sont chaque semaine diffusées à 25 000 exemplaires. Désormais, un autre gratuit nous attend au tournant : 10 000 exemplaires de ce « Direct Avignon » tous les jours distribués en masse dans les cabinets de dentistes, boulangeries, Sécurité sociale et autres halls d’administrations. Le rêve. L’Avignonnais moyen peut jubiler : lui qui à 90% sait lire à peu près (résultat d’une enquête récente, soit tout de même 10% d’illettrés !), l’heureux veinard, va pouvoir désormais se multi-informer avec cette offre d’une audace inouïe.

Et que trouve t-on donc dans les pages toutes fraîches de ce nouveau bébé du groupe La Provence ? En réalité, Avignonnais, tu vas être déçu : ta ville, le « quotidien » Bolloré (un ami historique du Fouquet’s) y fait à peine allusion, se contentant de deux pauvres pages reprenant le « meilleur » de l’actu grand public de ces dernières semaines, déjà publié par La Provence. Nous avons donc droit à un énième Elephant barceloesque, et deux trois autres reprises d’actus déjà éprouvées dans le quotidien régional de référence. Le reste est la copie conforme du « Direct-Marseille », fabriqué « à la maison », c’est à dire boulevard Salengro. En revanche, tu seras ravi de constater combien ce « Direct » est-il gavé d’annonces en tous genres, Eurosud, la régie historique du groupe, ayant dû mettre les bouchées doubles avec ses « packs » alléchants : « pour le lancement, je te fais le « Direct Marseille » + les deux petits nouveaux (j’avais oublié de vous dire : un « Direct Aix » est né aussi) pour le prix du premier… »

Certes, c’est marrant. Ce qui l’est moins, c’est que, suivant la logique capitalistique du groupe Bolloré (Lire le dossier édifiant sur le groupe Bolloré) , pas un seul emploi de journaliste n’a été créé pour l’occasion, le titre se reposant sur la rédaction régionale du quotidien à Marseille, le « service » rédaction du groupe « Direct » -et un tout petit peu sur la locale avignonnaise- pour abonder son contenu éditorial.

Surtout, ce que l’on se demande, c’est quelle est la « stratégie » entreprenariale à l’oeuvre derrière tout ceci ? Quel jeune HEC de génie a eu une telle idée de « développement » brillamment tirée par les cheveux, et, surtout, a su l’imposer à ces vieux briscards de la rédaction marseillaise ? Quel « plus » peut donc amener cette initiative au quotidien vieillissant ? Mystère…

Ce qui est certain, c’est que la « place » avignonnaise, déjà encombrée d’une sur-offre en matière « d’information » locale, est au bord de la saturation. Franchement, si c’est pour polluer le parking de Cap Sud, Mistral 7, ou la Rue de la Ré de ces 10 000 exemplaires quotidiens de ce 24 pages publicitaire déguisé en city-news, mieux valait s’abstenir. Sans créer d’emplois -hormis quelques CDD à très courte durée de distributrices de prospectus-, sans innover d’une quelconque manière dans le « traitement » de l’info locale (pour l’innovation, on avait déjà Avignews, merci), ce « machin » est inutile. Et xylophage, de surcroît : à l’heure où l’on se bat contre les déforestations de l’Amazonie ou du Niger, c’est plutôt malvenu. Mais ça, le groupe Bolloré s’en fiche comme de sa première feuille à rouler : l’équation papier=fric, ça le connaît…

Angelina Vivaldi

NB : Sur le groupe Bolloré, actionnaire principal du groupe médias « Direct » (gratuits Direct plus, chaines tv Direct 8 et Direct Stars), la première occurrence associée qui pointe lorsque vous le « googleisez » est Mafia… Sans commentaires.
Plus d’infos : entre autres nombreux papiers, celui-ci sur l’empire africain de Bolloré et ses méthodes douteuses : cf article